ENSEIGNEMENT PREUNIVERSITAIRE : Bien que la loi soit valable depuis le premier septembre...

 

Les enseignants de milieu rural n'ont pas reçu d'avantage de leur isolement.

 

Les enfants des villages roumains doivent, dans la majorité des cas, parcourir quotidiennement quelques kilomètres pour aller à l'école. Les plus éveillés sont obligés de rester en pension quatre ans pour finir [ leur ] lycée en ville. Après 12 années d'école, quelques-uns d'entre eux décident de poursuivre en faculté, afin, à leur tour, de faire des enfants des villages des lettrés. Et, cette fois en position d'enseignants, ils parcourent de nouveau des kilomètres, qu'il pleuve ou qu'il neige, pour arriver à l'école. Une fois rentrés au village ou dans le hameau, ils perdent contact avec le monde civilisé. Finie la danse. Oublie à quoi ressemblent la chaussette ou la cravate de soie.

 

Les prévisions légales ont des lacunes.

 

Selon le Statut du Personnel Didactique, en vigueur depuis le 1er septembre 1997, le personnel qualifié qui a résidence ou domicile en milieu rural ou dans des localités isolées reçoit une indemnité de 5 à 80 pour cent du salaire de base des fonctions didactiques accomplies, en rapport avec leur zone géographique respective. La différentiation par zones et localités est approuvée par décision du Gouvernement, sur Proposition de Ministère de l'Education Nationale.

 

A moins que le ministre nouvellement nommé n'accélère ce processus, le personnel didactique en milieu rural recevra cet argent à la fin de l'année, donc avec un retard de 4 mois. Il n'existe cependant aucune garantie, car le processus de listage des localités, avec quatre niveaux de difficultés, s'est ouvert depuis à peine quelques jours.

 

La prévision de la loi a deux lacunes : l'une parce qu'il est établi que seul le personnel didactique qualifié recevra l'indemnisation, l'autre parce qu'on se réfère aux personnes qui ont domicile ou résidence en milieu rural. Reste à établir ce qu'on fera des personnes non qualifiées (environ 30 000). De même se pose la question [ de savoir si ] un professeur qui habite à Snagov, mais enseigne à Bucarest ?

 

En milieu rural travaillent 40 pour cent des enseignants

 

La semaine dernière les spécialistes du Ministère de l'Education Nationale sont parvenus à identifier les 10 000 localités environ, où existent des unités d'enseignement préuniversitaire. Les localités les plus nombreuses qui se trouvent dans des conditions d'isolement ou en difficultés d'enseigner un métier sont dans les départements suivants : Hunedoara, Maramures, Vaslui, Mures, Suceava, Alba, Arad, Buzau, Timis et autres. les départements de Satu Mare et Ilfov ont le moins de localités. Cette estimation quantitative ne reflète cependant pas les difficultés contre lesquelles luttent ceux du département de Tulcea ou ceux des Muntii Apuseni, où l'hiver isole purement et simplement les maisons.

 

Dans le milieu rural travaillent 97 715 cadres didactiques, dans 20 933 unités d'enseignement : jardins d'enfants, écoles générales, collèges, lycées, écoles professionnelles et de métier, maisons d'enfants et écoles spéciales pour enfants déficients. En d'autres mots, presque 40 pour cent d'entre les cadres travaillent en milieu rural.

 

"Le législateur a souhaité refixer l'enseignant en milieu rural. De la précipitation est résultée une loi aux nombreuses ambiguïtés, y compris le fait qu'on accorde un avantage pour milieu rural aux seuls qualifiés et à ceux qui résident, non à ceux qui fonctionnent en milieu rural", nous a déclaré Mihai Voinescu, chef du Service des salaires du Ministère de l'Education Nationale.

 

Il est probable que le législateur n'a pensé qu'à remettre dans son statut social les enseignants du pays. Mais a-t-il su qu'à cause du transport malaisé, le pain et les autres biens de consommation coûtent le double ?

 

Un salaire moyen d'un professeur de groupe II, avec une ancienneté de 20 ans, est de 664 000 lei ( moins de 500 Francs français. NDT ), auxquels il faut ajouter les avantages accordés par le Statut du Personnel Didactique.

Avec beaucoup de difficulté, après la protestation véhémente des syndicats, de nouveau les ayant droit sont partis sur la route par un temps de chien, les ordres ont été transmis dans le territoire. Mais les ordres se sont arrêtés aux inspectorats scolaires, où précisément avaient lieu les examens pour l'occupation des postes. Et [ ces derniers ] ayant été contestés, de nouveaux inspecteurs sont entrés en fonction à peine au début du mois de décembre. Les derniers à recevoir leurs droits salariaux seront ceux du milieu rural.

 

Est-ce que par hasard aucun parlementaire, ni aucun gouvernant n'est né dans un village ?

 

Marina Dohi

"România Libera"

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