VIOLENCE EN FAMILLE

La législation ne punit pas la maltraitance envers les épouses et les enfants.
Les femmes préfèrent se suicider plutôt que de continuer à supporter les coups de leur partenaire.


Chaque semaine, LADO reçoit de ses filiales dans le pays 10 à 20 réclamations concernant les violences en familles. Des femmes battues avec bestialité, des enfants maltraités et jetés à la rue par leurs parents. Des drames émouvants qui ont lieu en famille.

Parce que la législation actuelle ne le permet pas, la police est souvent impuissante dans ces situations. Dans le meilleur cas, on donne une amende insignifiante. C’est pourquoi LADO a commencé un vaste programme appelé “Violence en famille et droits des femmes” qui suit principalement l’analyse de ce phénomène. L’action a commencé dans trois secteurs de la Capitale et s’étendra ensuite dans tout le pays.

Le nombre des assassinats a augmenté en milieu rural.


Le service de Prévention de la Criminalité de l’Inspection Générale de la Police attire l’attention sur la courbe des infractions, qui ne baisse pas, mais est au contraire ascendante. Dans le cas de la violence en famille, les données statistiques ne sont pas significatives étant donné que la majorité des épouses ou des enfants maltraités en famille ne portent - en règle - pas plainte à la police.

Selon les spécialistes, la violence est promue par l’ignorance, le manque de lois et d’interdits, l’absence d’éducation, la mentalité, la pauvreté, le chômage, la santé précaire, etc…

Sur les cas rapportés à la police au cours des 9 premiers mois de cette année, 483 ont été des cas de meurtres, dont 183 victimes ont été des femmes. Sur un total de 483 meurtres, 285 se sont passés en milieu rural, signe de la diminution du fonctionnement de la norme chrétienne, et de l’influence de plus en plus grande de la ville et de la violence de la presse.

Parmi les 375 cas de tentatives de meurtres enregistrés par la police, dans 76 cas les femmes ont été victimes. Parmi 37 dommages corporels, 23 ont été dirigés contre des femmes. Dans les 9 premiers mois de l’année, 1101 viols ont été commis, dont 9 se sont soldés par le décès des victimes.

La crainte et la mentalité déterminent les femmes à ne pas porter plainte quand la violence est dirigée contre elles ou leurs enfants. Quotidiennement arrivent des cas de sadisme, de mutilations d’enfants, de mauvais traitements physiques et psychiques, dont les voisins sont des témoins impuissants. Le manque de statistiques adéquates rend vains les efforts d’élaboration de programme et d’évaluation annexe.

A l’époque ou dans les pays civilisés existe une législation adéquate au moins depuis les années 70, en Roumanie, maintenant, le problème de la violence en famille ne se pose même pas.

Violence domestique et harcèlement sexuel.

Les femmes souffrent de diverses formes de violence. Les analystes du phénomène incluent : agression sexuelle sur le lieu de travail, attaques dans les lieux publics, les rues ou les moyens de transport, commentaires obscènes dans la rue qui rendent déplaisant ou impossible pour une femme de visiter certains lieux seules ou sans partenaire, attaques contre les femmes qui voyagent, coups, viols, attaques contre les femmes handicapées ou âgées… Mais les attaques les plus nombreuses et les plus fréquentes contre les femmes ont lieu à la maison, de la part d’un agresseur connu : partenaire, ami, mari, ancien partenaire, père, beau-père, frère ou fils.

Selon la législation internationale, la violence domestique inclut la violence physique et sexuelle, l’abus psychologique, l’isolement forcé, l’humiliation, le manque d’aide et les menaces de violence ou de blessure. Une étude de cas sur un certain nombre de femmes battues a relevé que les aspects les plus graves des expériences d’abus sont la torture mentale, la vie passée sous la menace, la perte de confiance et les effets sur les enfants. Dans de nombreux codes pénaux, y compris le code roumain, une femme ne peut accuser son mari de viol.

Le harcèlement sexuel fait partie des humiliations quotidiennes que les femmes doivent subir dans la rue et sur leur lieu de travail. taquineries, insultes, attouchements et pincements non voulus du corps sont des exemples habituels. Dans les pays civilisés, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail a conduit à changer et compléter les lois.

La pauvreté stimule la violence en famille.

Alors que dans les pays civilisés les abus envers la femme et l’enfant sont sanctionnés par la législation, en Roumanie, la mentalité est encore très conservatrice.
En deux jours, à Iasi, 13 femmes se sont suicidées, battues cruellement jour après jour par leur partenaire de vie. La honte ou la menace d’autres coups encore plus sadiques déterminent la plupart des femmes à pleurer de colère entre les murs de la maison ou à se suicider. La terreur d’être éloignée seule de sa maison ou abandonnée avec ses enfants détermine la femme à accepter comme inévitable la violence de son partenaire de vie.

D’autre part, la pauvreté, l’insécurité du lieu de travail, le ressentiment de jour en jour, stimule les états conflictuels dans la famille et la société.

C’est la première fois qu’en Roumanie, on pose ce problème de façon très sérieuse, qu’on cherche à évaluer les cas de violence en famille. La Ligue pour la Défense des Droits de l’Homme en Roumanie et les organisations non gouvernementales sollicitent l’adaptation de la législation à cette triste réalité. Que la police aie le droit d’intervenir dès qu’elle saisie de cas d’une telle nature, que les instances judiciaires aient à leur portée des lois sévères qui punissent la violence contre les femmes et les enfants, et que de plus le Ministère de l’Education Nationale promeuve l’instruction tant des professeurs que des élèves.

Marina Dohi. "România Libera"

Sommaire presse